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CHAPITRE V


Le général Nivelle succède au général Pétain devant Verdun. — Visite au Bourget. — L’Angleterre et la guerre navale. — Reims. Les archives et le champagne. — Briand et le décret de clôture. — La cote 304 prise par les Allemands. — Les sympathies de la Suisse. — Agitations à la Chambre. — Voyage à Nancy et à la forêt de Parroy. — Voyage en Belgique. — Réception des membres du conseil russe d’Empire et de la Douma. — Visite à la région fortifiée de Verdun. — Voyage dans la Somme.


1er mai 1916.

Briand est toujours au vert, en Normandie. Jules Cambon vient me voir au sujet des télégrammes de Grèce. Il est, comme moi, d’avis d’insister pour obtenir le passage des Serbes par le chemin de fer. Mais, me dit-il, Briand a téléphoné de Caudebec à Margerie et à Berthelot d’avoir à s’entendre en son absence avec Freycinet. Sans doute veut-il se faire pardonner son oubli de la conférence des Alliés. Cambon trouve, en tout cas, que c’est lui seul Cambon qui devrait traiter avec Freycinet ; mais, dit-il, Berthelot et Margerie continuent à le tenir à l’écart.

Berthelot a institué avec les agents de la Maison de la Presse à l’étranger une sorte de police universelle et il dirige tout fort remarquablement en dehors des agents. Jules Cambon redoute que la Maison de la Presse, qui gère des fonds considérables, ne donne lieu quelque jour à des scandales.