CHAPITRE V
1er mai 1916.
Briand est toujours au vert, en Normandie. Jules Cambon vient me voir au sujet des télégrammes de Grèce. Il est, comme moi, d’avis d’insister pour obtenir le passage des Serbes par le chemin de fer. Mais, me dit-il, Briand a téléphoné de Caudebec à Margerie et à Berthelot d’avoir à s’entendre en son absence avec Freycinet. Sans doute veut-il se faire pardonner son oubli de la conférence des Alliés. Cambon trouve, en tout cas, que c’est lui seul Cambon qui devrait traiter avec Freycinet ; mais, dit-il, Berthelot et Margerie continuent à le tenir à l’écart.
Berthelot a institué avec les agents de la Maison de la Presse à l’étranger une sorte de police universelle et il dirige tout fort remarquablement en dehors des agents. Jules Cambon redoute que la Maison de la Presse, qui gère des fonds considérables, ne donne lieu quelque jour à des scandales.