Page:Poincaré - Au service de la France, neuf années de souvenirs, Tome 8, 1931.djvu/32

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durera un mois. Joffre déclare impossible un effort plus important.

Nous examinons ce qu’on peut expédier aux Russes comme matériel. Il est décidé qu’on leur fournira 100 canons de 120 et les deux tiers de notre production de 105 au lieu du tiers actuellement livré. Gallieni, qui avait, comme Joffre, demandé cet arrangement, avait ajouté en riant : « M. Clemenceau trouve criminel que nous envoyions des 105 en Russie. À ce compte, nous sommes tous des criminels. »

Pour les fusils, le général Joffre avait proposé d’envoyer à la Russie 40 000 fusils 1907, à ajouter aux 560 000 fusils de trois modèles, que nous avons déjà expédiés ; mais le conseil a été unanime à penser qu’il fallait réserver ces 40 000 fusils pour la reconstitution de l’armée serbe.

Le gouvernement grec a élevé une protestation de forme contre l’installation des troupes serbes à Corfou. (Athènes, nos 103 et 104.) Toutes mesures ont été prises en France pour intensifier les embarquements serbes à Durazzo et à Saint-Jean-de-Médua vers Corfou, et pour diriger à pied une partie de l’armée serbe sur Valona, d’où les Italiens doivent la transporter également à Corfou. (Joffre à colonel Fournier, à Scutari, nos 121 et 122.) Mais il subsiste encore des malentendus pour le ravitaillement. (Colonel François à Gallieni et à Joffre, n° 208 et suite.)

Notre agent consulaire à Corfou, M. Bénigni, demande qu’on y envoie du blé et du charbon. (N° 2.)

Samedi 15 janvier.

En conseil, Gallieni nous donne lecture d’une