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Page:Poincaré - La théorie de Maxwell et les oscillations hertziennes, 1904.djvu/54

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la théorie de maxwell


6. Expériences de M. Blondlot. — La discussion qui précède montre suffisamment combien la propagation d’un courant continu, ou bien intermittent ou alternatif de basse fréquence, diffère de la propagation des perturbations hertziennes.

Ces dernières, en effet, sont de très. courte durée et formées d’oscillations dont la période est excessivement courte. On a donc lieu de penser que l’influence de la diffusion sera négligeable, le résidu laissé en arrière très faible, et la vitesse moyenne extrêmement voisine de la vitesse du front de l’onde, c’est-à-dire de 300.000 kilomètres.

On ne pouvait donc rien conclure, en ce qui concerne ces perturbations, des expériences que nous venons de relater, et de nouvelles études étaient nécessaires : c’est ce qui a décidé M. Blondlot à entreprendre les expériences suivantes :

Son appareil se compose de deux bouteilles de Leyde symétriques F et F’ de petite capacité. Les armatures intérieures A et A’ sont mises en communication par un fil, interrompu en son milieu par un micromètre à étincelles. Les deux bornes de ce micromètre sont reliées à une bobine de Ruhmkorff. L’ensemble de ces armatures A et A’, du fil qui les joint et du micromètre, constitue un véritable excitateur que j’appelle E.

L’armature extérieure de chacune des deux bouteilles F et F’ est divisée en deux parties isolées. J’appelle B et C les deux parties de l’armature extérieure de F, B’ et C’ celles de l’armature extérieure de F’.

B et B’ sont mises en communication de deux manières :

1° Par une corde mouillée ;

2° Par un fil métallique court, interrompu en son milieu par un micromètre à étincelles dont les bornes sont formées par deux pointes métalliques P et P’.

De même C et C’ sont mises en communication de deux manières :

1° Par une corde mouillée ;

2° Par un fil de ligne. Ce fil va d’abord de l’armature C au point D, à l’extrémité de la ligne, puis revient de D à la pointe P dont j’ai parlé plus haut ; après avoir traversé le micromètre, l’électricité doit aller de la pointe P’ au point D’ à l’extrémité de la ligne, puis revenir du point D’ à l’armature C’. Les poteaux télégraphiques portent ainsi quatre fils, CD, DP, P’D’, D’C’, et l’électricité pour aller de C en C’ par ce chemin, en traversant