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hypothèse de m. faye

gulaire et le rayon de l’orbite de la planète à l’origine, on a

(8)

Or, à l’origine, la nébuleuse de Faye était sphérique et homogène, l’attraction était donc proportionnelle à la distance au centre, par suite était le même pour toutes les planètes. Supposons, par exemple, que la nébuleuse primitive homogène ait eu le rayon de l’orbite actuelle de Neptune (ce qui est un minimum) : alors son attraction sur Neptune aurait été la même que si toute sa masse avait été concentrée en son centre. Sa condensation ultérieure en un Soleil central n’a rien dû changer au mouvement de Neptune, qui lui restait toujours extérieur. La valeur de est donc, dans cette hypothèse, la vitesse angulaire actuelle de Neptune, et la formule (8) permet de calculer la distance initiale de chaque planète au centre de la nébuleuse. On peut ainsi former le Tableau suivant, où l’on a mis en regard la distance actuelle et la distance initiale des planètes au Soleil, le rayon actuel de l’orbite terrestre étant pris comme unité :

Planètes Distance actuelle Distance initiale
Mercure 
30,4 10
Vénus 
30,7 11
la Terre 
31,7 13
Mars 
31,5 14
Jupiter 
35,2 20
Saturne 
39,5 22
Uranus 
19,1 27
Neptune 
30,1 30

Nous voyons, par exemple, que Mercure se serait formé à peu près à la distance où se trouve aujourd’hui Saturne. Si le rayon de la nébuleuse homogène primitive avait été encore plus grand, les distances se trouveraient encore augmentées. L’attraction est initialement représentée par , étant proportionnel à la densité de la nébuleuse, c’est-à-dire à  ; égal à est donc proportionnel à comme a une valeur constante, nous concluons que est proportionnel à