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hypothèses cosmogoniques

homogènes en et en et propres à déterminer et le rapport une fois choisi l’entier [1]. Par l’élimination de et de on obtient l’équation en

(5)

À chaque racine de cette équation du quatrième degré correspond pour les équations (2) une solution de la forme (4). Comme, dans ces formules (4), peut recevoir une série de valeurs entières[2], on conçoit la possibilité d’obtenir ainsi les intégrales générales des équations (2).

33.Remarquons que, pour une solution simple telle que la solution (4), la position et la vitesse du satellite Pi à l’époque sont les mêmes que la position et la vitesse du satellite Pi—1 à l’époque

On peut donc dire que le mouvement se communique d’un satellite à l’autre dans le temps

Chaque solution simple représente ainsi une onde ou vague élémentaire propageant le mouvement avec une vitesse angulaire égale à . Le mouvement total est la superposition des mouvements qui correspondent à plusieurs ondes élémentaires. Les ondes les plus dangereuses pour la stabilité sont les ondes courtes, c’est-à-dire celles qui correspondent aux grandes valeurs de  ; pour de telles ondes, en effet, deux satellites voisins pourraient se rapprocher d’une façon sensible, et leur action mutuelle ne serait plus très petite par rapport à l’action de Saturne.

34.Pour que le mouvement normal soit stable, il faut que toutes les valeurs de soient réelles : sinon les formules (4) donneraient

  1. Ces deux équations sont les mêmes, quel que soit l’indice i du satellite que l’on considère.
  2. Si, par exemple, le nombre des satellites est pair, p = 2q, il suffira de donner à les valeurs 1, 2, …, q. À chacune de ces valeurs correspondent 4 valeurs de soit en tout 4q valeurs de Or, pour chaque valeur de les formules (4) comportent deux arbitraires (savoir et un facteur constant). On obtient donc ainsi 8q = 4p constantes arbitraires, comme l’exige l’intégrale générale des équations (2).