Page:Poincaré - Science et méthode (Édition définitive).djvu/120

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mètre de longueur, il s’y appliquera exactement, je ne me serai aperçu de rien.

On me demandera alors quelle est l’utilité de l’hypothèse de Lorentz et de Fitzgerald si aucune expérience ne peut permettre de la vérifier ? c’est que mon exposition a été incomplète ; je n’ai parlé que des mesures que l’on peut faire avec un mètre ; mais on peut mesurer aussi une longueur par le temps que la lumière met à la parcourir, à la condition que l’on admette que la vitesse de la lumière est constante et indépendante de la direction. Lorentz aurait pu rendre compte des faits en supposant que la vitesse de la lumière est plus grande dans la direction du mouvement de la terre que dans la direction perpendiculaire. Il a préféré admettre que la vitesse est la même dans ces diverses directions, mais que les corps sont plus petits dans les unes que dans les autres. Si les surfaces d’onde de la lumière avaient subi les mènes déformations que les corps matériels, nous ne nous serions pas aperçus de la déformation de Lorentz-Fitzgerald.

Dans un cas comme dans l’autre, il ne peut être question de grandeur absolue, mais de la mesure de cette grandeur par le moyen d’un instrument quelconque ; cet instrument peut être un mètre, ou le chemin parcouru par la lumière ; c’est seulement le rapport de la grandeur à l’instrument que nous mesurons ; et si ce rapport est altéré, nous n’avons