On peut se représenter l’Univers comme formé d’atomes incapables d’agir à distance les uns des autres et se mouvant en ligne droite dans des directions diverses, jusqu’à ce que ces directions soient modifiées par des chocs. Les lois du choc sont les mêmes que pour les corps élastiques. Ou bien on peut supposer que ces atomes peuvent agir à distance et que l’action mutuelle de deux atomes se réduit à une attraction ou à une répulsion dépendant seulement de leur distance.
La première conception n’est évidemment qu’un cas particulier de la seconde ; je montre que toutes deux sont incompatibles avec les principes de la Thermodynamique.
J’ai eu deux fois l’occasion d’être en désaccord avec M. Duhem ; il pourrait s’étonner que je ne le cite que pour le combattre, et je serais désolé qu’il crût à quelque intention malveillante. Il ne supposera pas, je l’espère, que je méconnais les services qu’il a rendu à la Science. J’ai seulement cru plus utile d’insister sur les points où ses résultats me paraissaient mériter d’être complétés, plutôt que sur ceux où je n’aurais pu que le répéter.