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Enfin rappelons les expériences faites en 1870 par M. Violle. Un disque de cuivre tournant entre les pôles d’un puissant électro-aimant s’échauffe par suite des courants d’induction dont il est le siège. La quantité de chaleur développée s’obtient au moyen d’un calorimètre dans lequel on plonge le disque ; la quantité de travail fournie est évaluée par la chute d’un poids qui fait mouvoir le disque, M. Violle a ainsi obtenu 435.

Les nombres 424,6, 433, 425, 435 fournis par ces diverses expériences ne diffèrent entre eux que du de leur valeur environ. Comme cette fraction est certainement plus petite que l’approximation sur laquelle il est permis de compter, on peut considérer ces résultats comme une bonne vérification de l’invariabilité du nombre .

60. Le principe de l’équivalence considéré comme principe expérimental

La marche que nous venons de suivre dans l’exposé du principe de l’équivalence est conforme au développement historique de la théorie thermodynamique ; mais elle ne saurait nous satisfaire aujourd’hui, car elle offre le grave inconvénient de faire reposer la démonstration de ce principe sur l’hypothèse que les forces moléculaires sont centrales. Or rien ne nous prouve que cette hypothèse soit exacte, puisque nous ne pouvons en contrôler la justesse que par l’exactitude de conséquences éloignées qui, peut-être, pourraient tout aussi bien résulter d’une hypothèse toute différente sur la nature des forces moléculaires. Aussi est-il préférable d’abandonner la marche historique et de considérer les expériences précédentes, non comme une vérification d’un principe démontré, mais, au