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ÉLECTRICITÉ. — Sur la dynamique de l’électron.
Note de M. H. Poincaré.


Il semble au premier abord que l’aberration de la lumière et les phénomènes optiques qui s’y rattachent vont nous fournir un moyen de déterminer le mouvement absolu de la Terre, ou plutôt son mouvement, non par rapport aux autres astres, mais par rapport à l’éther. Il n’en est rien ; les expériences où l’on ne tient compte que de la première puissance de l’aberration ont d’abord échoué et l’on en a aisément découvert l’explication ; mais Michelson, ayant imaginé une expérience où l’on pouvait mettre en évidence les termes dépendant du carré de l’aberration, ne fut pas plus heureux. Il semble que cette impossibilité de démontrer le mouvement absolu soit une loi générale de la nature.

Une explication a été proposée par Lorentz, qui a introduit l’hypothèse d’une contraction de tous les corps dans le sens du mouvement terrestre ; cette contraction rendrait compte de l’expérience de Michelson et de toutes celles qui ont été réalisées jusqu’ici, mais elle laisserait la place à d’autres expériences plus délicates encore, et plus faciles à concevoir qu’à exécuter,