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Page:Poirier - Les arpents de neige, 1909.djvu/119

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les arpents de neige

À la page suivante, après avoir conté l’aventure de Fort-Pitt, elle ajoutait :

« Il paraît fort attaché à la cause des demi-blancs, mais, en l’entretenant du côté du sentiment, il continuera certainement à vous transmettre à son insu, grâce à mes lettres, en même temps que nos nouvelles, des renseignements précieux. »

— Vraiment, voilà qui n’est pas banal, observa Went. Ah ! je comprends maintenant pourquoi…

Un coup de feu lui coupa la parole.

— Le demi-blanc ! s’écria Simpson. Il a été vu…

Ils bondirent dehors.

— Alerte ! clamait une voix lointaine dans la nuit.

Des ombres sortaient déjà, à droite, à gauche des tentes. En un clin d’œil, une section de carabiniers fut réunie, prête aux événements…

— Par ici ! jetait la voix qui s’éloignait de plus en plus.

— Sans doute quelque espion, opina un milicien non loin de Simpson.

Une seconde détonation éclata.

— Le pauvre garçon doit avoir son compte, dit Edward à Charlie.

Au bout d’un instant, ils virent un sergent de la police montée se diriger au pas de course vers le quartier général. Quelques-uns l’interpellèrent.

Les deux lieutenants n’entendirent pas sa réponse, mais, presque aussitôt, le bruit courut que l’espion était resté sur le carreau.

— Allons, soupira Simpson. Celui-là ne nous portera plus de lettres… C’est dommage…