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Page:Poirier - Les arpents de neige, 1909.djvu/152

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XIII
soupçons et révélations

Jean La Ronde, transporté tout d’abord au village de Saint-Antoine-de-Padoue, fut, dès le lendemain du combat, évacué sur Batoche avec ceux des blessés dont l’état ne présentait pas une gravité extrême.

Le gros des combattants ne tarda à les y suivre, et seuls les éclaireurs cris et un certain nombre de Métis, sous les ordres de Dumont, demeurèrent aux environs de Fish-Creek pour surveiller la retraite des Anglo-Canadiens.

Lorsque les La Ronde eurent regagné leur domicile, ils trouvèrent près du jeune homme, outre sa mère et ses sœurs, un vieux Métis bois-brûlé sec et ridé surnommé Trim-médecine ou simplement Trim et réputé dans tout Batoche pour son habileté à soigner les blessures.

Le garçon allait aussi bien que possible. La balle avait d’abord rencontré un peu en arrière, à gauche, la courroie assez épaisse du sac à feu, et sa force de pénétration s’étant trouvée, de ce fait, légèrement diminuée, elle avait traversé le thorax pour venir s’arrêter sur une côte, mais sans léser aucun organe essentiel. Trim, l’ayant extraite, la retournait entre ses doigts, le sourcil froncé.

— Vous trouvez étrange, je parie, que Jean ait