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Page:Poirier - Les arpents de neige, 1909.djvu/280

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XXV
les dernières cartouches

À 2 heures de l’après-midi, les Bois-Brûlés tenaient encore.

Résolu à frapper un coup décisif, le général Middleton donnait l’ordre au capitaine French de prendre le commandement des « Scouts », tenus en réserve depuis le matin, et de se lancer à fond, lorsque le cri de « Cessez le feu ! » retentit sur la ligne des avant-postes.

— Astley ! clamèrent quelques voix. Hourra pour Astley !

Un prisonnier des Métis s’avançait en parlementaire, agitant un drapeau blanc.

Conduit aussitôt devant le major général, il lui remit un message du chef des demi-blancs.

Dès qu’il en eut pris connaissance, Middleton se tourna vers ses aides de camp et quelques officiers supérieurs rangés autour de lui.

— Messieurs, dit-il, écoutez ce que m’écrit Riel.

Et, à très haute voix, en appuyant sur certains mots, il lut :

« Si vous ne cessez immédiatemment de tirer sur les maisons où sont réfugiés nos femmes et nos enfants, je fais mettre à mort les prisonniers que nous détenons, en commençant par Laps, l’agent préposé aux affaires indiennes. »

Dans le groupe des officiers, un murmure se fit entendre :