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Page:Poirier - Les arpents de neige, 1909.djvu/349

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XXX
l’espoir renaît

Plus de deux mois s’étaient écoulés depuis l’écrasement des Bois-Brûlés. L’insurrection était définitivement étouffée. Le Grand-Ours lui-même, cerné par des forces supérieures, avait été fait prisonnier après une résistance désespérée, et ses hommes étaient maintenant dispersés ou captifs, comme lui, des Anglo-Canadiens.

D’autre part, Louis Riel, sous l’inculpation de haute trahison, passait en jugement à Régina, station de la ligne ferrée du Canadian-Pacific et capitale officielle des territoires du Nord-Ouest. Dans tout le Canada, on attendait fiévreusement les résultats des débats, mais, à cause de l’attitude du Gouvernement, la condamnation du célèbre Métis ne faisait guère de doute ni pour ses partisans ni pour ses ennemis.

Parmi les plus anxieux du sort de Riel se trouvaient, tout naturellement, les survivants de la famille La Ronde. Deux ou trois fois, durant les dernières semaines, Jean-Baptiste, son fils, bu Joseph Lacroix, avaient remonté la rivière jusqu’à la station de Humboldt, dans l’espoir de nouvelles fraîches.

Mais, jusqu’ici, on n’avait rien appris encore, sinon que les débats avaient dû s’ouvrir le 28 juil-