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MON FÉMINISME

grossièreté. Elles se refusent donc à la mise en évidence incessante — comme chez nous — de sa fonction mystérieuse : la vulgarisation de celle-ci, loin de rehausser l’amour, le découronne et enlève au baiser la magie de ses délices et de ses promesses.

Au sommet de la pensée, la Femme, par son essence même, est et reste une sentimentale, un être qui, insciemment, aime le rêve. Or, chez nous, la littérature d’amour ne fait pas rêver…

Nos livres, nos œuvres dramatiques, disqualifiant l’amour, il est dans l’enchaînement fatal des choses que le bon sens en soit exclu : pourtant, sans ce dernier, aucune composition littéraire n’attache réellement, intimement, le lecteur à l’auteur. La logique, autrement dit le sens commun, le jugement font la solidité. C’est cette solidité qui assure l’immortalité aux grands auteurs français du xviie siècle.

Aussi, quand par hasard, de nos jours, un écrivain chante la Femme de façon