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SUR LE MOUVEMENT DES LIQUIDES.

ter ; et, les choses ainsi disposées, l’écoulement avait lieu sous une pression déterminée par celle du manomètre, d’une part, et par la hauteur du liquide au-dessus de l’orifice du petit tube d, d’autre part. Mais je m’aperçus bientôt que cette disposition de l’appareil devait être rejetée. En effet, le liquide, malgré toutes les précautions qu’on pouvait prendre, recevait, avant que le fuseau fût vissé à la pièce a, les corpuscules en nombre infini qui se meuvent au sein de l’atmosphère : les uns restaient suspendus dans le liquide ; d’autres, s’en imbibant, tombaient à la partie inférieure, conjointement avec quelques corpuscules d’un volume beaucoup plus considérable qui avaient pu échapper au nettoiement préalable du fuseau M ; et les tubes d, dont les diamètres varient de 0,6 à 0,015 millimètre, se trouvaient bientôt bouchés, et l’écoulement était ou ralenti, ou arrêté.

4. Pour parer à cet inconvénient, j’ai fait fermer la partie inférieure du fuseau et pratiquer sur le côté une ouverture b’’, où l’on souda un tube supplémentaire, b’’c, recourbé à angle droit, dont l’extrémité inférieure se terminait par le petit tube d : alors les corpuscules s’accumulaient en e’, et ne s’opposaient plus au passage du liquide dans le tube en expérience.

5. L’écoulement, dans quelques-uns des tubes dont nous nous sommes servi, donne à peine un centimètre cube en quelques heures. Nous avions pensé jauger la quantité de liquide qui sortait du tube, à l’aide d’éprouvettes graduées en ou de centimètre cube, et ayant 5 à 10 millimètres de diamètre ; l’extrémité du tube d étant en contact avec les parois de l’éprouvette, le liquide, qui sort goutte à goutte et non par jet, s’écoulait le long de ses parois et parvenait ainsi dans l’éprouvette. L’objectif du microscope chercheur o présentant deux fils, l’un vertical, l’autre horizontal, on faisait coïncider ce dernier avec une des divisions de l’éprouvette, et, au moment où ce fil et la division de l’éprouvette se trouvaient dans le plan tangent horizontal à la surface du ménisque formé par le liquide se rendant dans l’éprouvette, le point de départ de l’expérience était noté à l’aide d’un chrono-