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SUR LE MOUVEMENT DES LIQUIDES.

On a eu le soin, dans ces expériences, de s’assurer que les ménisques de l’éprouvette, au point de départ et au point d’arri vée, étaient réguliers, et que le liquide, en tombant le long des parois de l’éprouvette, avait une marche uniforme ; on s’est aussi astreint à remplir les mêmes dix divisions de l’éprouvette. D’ail leurs,il s’agit ici, eu égard à la pression et au diamètre du tube D, d’un écoulement assez vite ; aussi l’ascension du ménisque ne donne aucune incertitude au sujet du moment où se termine l’expérience. Remarquons, en outre, que le peu de durée de chacune d’elles nous a permis de les faire à la même tempéra ture ambiante (6) et (7).

16. Nous allons nous appuyer sur le principe précédent, pour déterminer la pression qui a lieu, lorsque le niveau du liquide va de l’indice C à l’indice E (fig. 3). Dans l’écoulement du li quide, depuis l’indice C jusqu’au plan médian horizontal AB, chaque tranche du fluide se meut sous une pression particulière qui lui estpropre. Cette pression diminue au fur et à mesure que les tranches s’approchent du plan AB, et en même temps le nombre des molécules fluides qui les composent augmente, et ce nombre dépend essentiellement de la forme du vase mAm, B. Les pressions, dans chaque tranche, doivent donc dépendre de cette forme ; mais, comme la capacité mAm, B n’est nullement géomé trique, il serait difficile, pour ne pas dire impossible, de déter ment de 2 centimètres cubes. Nous avons une différence de deux secondes dans la durée de l’une et l’autre expérience ; mais, si nous remarquons qu’ici nous faisons usage de l’éprou vette, et que, malgré les soins employés pour avoir la même température, les tubes étant au sein de l’atmosphère, peuvent, à cause de la chaleur qu’émet notre corps, avoir une tempé rature un peu différente, nous pensons qu’on peut regarder comme nulle cette différence, donnée par d’aussigrands nombres. Le tube D, qui donnait passage au liquide, avait o",1 environ de diamètre,et, comme le fuseau AB a environ 27 millimètres de diamètre, on voit que le mouvement de l’eau dans le fuseau est extrêmement lent. On conçoit alors le peu d’in fluence que peut avoir, dans ce cas d’une vitesse presque infinimentpetite, laforce accéléra trice de la pesanteur. Ainsi, quoique nous ayons été conduitpar la nature du sujet (1) à em prunter laplus grande partie de ia pression à un manomètre, le genre d’écoulement que nous étudions se prête parfaitement à cette substitution ; de telle sorte que les lois du mouvement obtenues par le mode d’expérimentation que nous avons adopté eussent été les mêmes, si on avait fait usage d’une pression fournie entièrement par la masse du liquide.

    ment