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Page:Poisson - Alphabet nouveau - 1609.djvu/14

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EPIT̃RE

Deus raizons prinsipalement (Sire) me donnent eſpéranse, qe vous les pourrez aprouver.

La premiere, pour se qis ſont à l’onneur de tous les Fransois.

Qomme ſout̃enant leur langaȷe, n’æt̃re pas extret des Latins, més plut̃ot̃ le Latin du leur ; & nous premiers qe les Latins, & en empire, & en ſiense, & en biendizanse & doqtrine.

La ſegonde, par se q’il mont̃re, à éqrire ſi proprement, qe tous liront qomme il faut lire : & ſelon qu’il faut prononser, sans q’auqun ſi puiſſe égarer.

Éqriture treſ-dezirëe de nos plus ſignalez auteurs, & qiz ont ésſié de fére, & néanmoins du tout en vain ; qomme leurs livres en font foi, d’autant q’is éqrivent tantot̃, pluzieurs mos d’une ortografie, & tãtot̃ d’autre, & diſemblable, preuue de leur insertitude, & inqonſtanse en tel éfet : Auſſi n’ont is et̃é reseus.

Ses deus raizons, qonſiderëes, par mes plus aféqtez qonttréres, me les pourront aprivoizer : ſi q’en fin il en aviendra, qomme il fit̃ du Renard d’ézope, qi trouva le lion mõſtreus, tout premierement q’il le vid ; més par ſa converſaſion il devint en fin familier.

ȷé dit qe ȷé veillé lon tems, & prins grand peine apres tel euvre, qi pour æt̃re de petit titre & de petit volume auſſi, pourroit æt̃re trouvé d’aucuns, fasile de qonſtruxion : & qi pourtant se moqeroient de mon dire, & mon entreprize. Vot̃re Maȷeſté en ſoit ȷuȷe, nul mieus vous la peut ȷuȷer.