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Et toi, cheveu trompeur, qui viens de m’effrayer,
Sans regret je te livre aux flammes du foyer…
Non ! sois utile au moins. De peur qu’elle m’oublie,
Dès ce soir je t’envoie à ma bonne Amélie.
Reçois d’elle un baiser. Dans son médaillon d’or
Soigneusement caché comme on fait d’un trésor,
Tu lui diras tout bas les regrets de l’absence.
Émue à ton récit, désirant ma présence,
Apprenant que loin d’elle, en proie au triste ennui,
Seul son cher souvenir dans ma nuit sombre a lui,
Elle aura dans sa lettre afin de me surprendre,
Un baiser plus ardent, une note plus tendre,
Pour mon cœur de poète un mot plus obligeant…
Et je te le devrai, frêle cheveu d’argent !