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Page:Poisson - Recherches sur la probabilité des jugements en matière criminelle et en matière civile, 1837.djvu/116

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somme des produits semblables, qui se rapportent à toutes les causes auxquelles l’événement peut être attribué.

La probabilité de l’événement futur E′ qui dépend des mêmes causes que E, aura, comme plus haut, pour valeur, en employant dans cette somme l’expression de que l’on vient de déterminer ; ce qui donne

.

Supposons que E′ soit aussi observé après E. Soit E″ un troisième événement dépendant toujours des mêmes causes ; et désignons par , la chance que la cause C, si elle était certaine, donnerait à l’arrivée future de E″. La probabilité de cette cause était après l’observation de E et avant celle de E′ ; par la règle précédente, elle est devenue , après l’observation de E′ ; en mettant dans sa valeur celle de , elle devient  ; et en la multipliant par , on aura la probabilité de l’arrivée de E″, en vertu de la cause C. Par conséquent, si nous désignons par la probabilité complète de cette arrivée, nous aurons

 ;

expression qui se déduit aussi de celle de , par la substitution de au lieu de et de à la place de . Et, en effet, relativement à la cause C, ce produit est la chance de l’événement observé, c’est-à-dire, de la succession des événements E et E′.

(35). Pour donner un exemple très simple de la règle précédente, qui pourra servir à en vérifier l’exactitude et la nécessité, je suppose que l’on trouve sur une table deux cartes dont les couleurs sont inconnues, et qu’en en retournant une, on observe qu’elle est rouge. On ne pourra faire que deux hypothèses sur les couleurs de ces cartes : qu’elles sont toutes deux rouges, ou que l’une est rouge et l’autre noire. Si l’on ignore absolument d’où ces cartes proviennent, ces deux causes hypothétiques de l’événement observé seront également