Page:Poisson - Recherches sur la probabilité des jugements en matière criminelle et en matière civile, 1837.djvu/151

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au nombre de boules noires, sera aussi très petit par rapport à , et réciproquement ; mais le rapport de l’une des fractions et à l’autre, pourra différer beaucoup de l’unité, à moins que la série des épreuves n’ait été poussée excessivement loin : quand la chance connue ou inconnue de l’extraction d’une boule blanche est très faible, l’équation approchée signifie seulement que et sont l’une et l’autre de très petites fractions.

La règle que l’on vient d’énoncer convient également aux chances de diverses causes, qui s’excluent mutuellement et auxquelles on peut attribuer un événement E, observé un très grand nombre de fois. Si est la chance counue ou inconnue de l’une de ces causes C, le rapport sera, avec une grande approximation et une grande probabilité, celui du nombre de fois que E est effectivement arrivé en vertu de C, au nombre de fois qu’il aura été produit par toute autre cause ; ce qui fera connaître le rapport de ces deux nombres, quand la chance sera connue à priori, ou la valeur de cette chance, si l’on parvenait à déterminer ce rapport par l’expérience.

L’événement E étant, par exemple, la sortie d’une boule blanche qui a pu être extraite d’une urne A contenant boules blanches et boules noires, ou d’une urne B renfermant boules blanches et boules noires ; la chance de A, d’avoir été la cause de E ou l’urne d’où l’on a extrait la boule blanche, a pour valeur, d’après la règle du no 28,

,

et la chance contraire, ou celle qui se rapporte à B, est de même

,

Or, si l’on a tiré un très grand nombre de boules blanches, de l’une ou de l’autre des deux urnes, en remettant à chaque épreuve, dans l’urne dont elle est sortie, la boule blanche ou noire qui en a été extraite, le rapport du nombre de boules blanches sorties de A à celui