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Page:Poisson - Recherches sur la probabilité des jugements en matière criminelle et en matière civile, 1837.djvu/425

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ou, ce qui est la même chose,

.

Si le jugement n’est point unanime, un des trois juges aura voté pour l’une des parties, et ses deux collègues pour l’autre partie ; désignant par , , , les probabilités qu’un pareil jugement sera rendu, qui répondent respectivement aux cas où c’est le juge A, ou A′, ou A″, qui vote différemment des deux autres, on aura

car le premier cas, par exemple, arrivera, soit que A′ et A″ ne se trompent pas et que A se trompe, soit que A′ et A″ se trompent et que A ne se trompe pas ; et de même pour les deux autres cas. En appelant la probabilité d’un jugement non unanime, rendu d’une manière quelconque, on aura

 ;

et comme il faudra que cela ait eu lieu, ou que le jugement ait été unanime, on devra avoir  ; ce qu’il est facile de vérifier. Il en résulte simplement

.

Pour que le jugement soit bon, il faudra que les deux juges qui ont formé la majorité en votant de la même manière, ne se soient pas trompés ; et, pour qu’il soit mauvais, il faudra qu’ils se soient trompés ; si donc l’on désigne par la probabilité de la bonté d’un jugement non unanime, on aura aussi, d’après la règle de la probabilité des causes ou des hypothèses,

.

Maintenant, dans un très grand nombre de jugements rendus par les trois mêmes juges A, A′, A″, soient le nombre des jugements unanimes, celui des jugements non-unanimes, et, parmi ceux-ci, , , ,