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les chevaux de course trottent mal ou plutôt ne savent pas trotter. On a, chez eux, par des procédés empiriques, détruit le parallélisme des régions des membres, en rendant celles du train postérieur moins obliques que celles du train antérieur, de sorte que ces mêmes régions étant moins inclinées les unes sur les autres, leurs détentes sont plus complètes, et par conséquent plus efficaces pour projeter le corps en avant. Si ces régions eussent été trop fléchies, la projection verticale aurait gagné au détriment de l’horizontale, tandis que c’est le contraire qui a lieu lorsque la disposition est semblable à celle plus haut indiquée.

Cette loi des parallèles est très importante, et on peut en tirer une foule d’enseignements utiles pour l’hippologie. Elle avait été entrevue par le général Morris qui, faute de connaissances anatomiques et physiologiques suffisantes, n’a pu en faire qu’une seule application restreinte à un type unique ; mais elle a été définitivement établie et parfaitement interprétée dans ces derniers temps par M. Sanson. Bien comprise, elle peut servir de base dans l’appréciation judicieuse de la belle conformation du cheval ; aussi en tiendrons-nous grand compte, quand il s’agira de faire connaître les divers types de chevaux propres à tel ou tel service, et qui seront tous construits d’après ce plan.

Je vais maintenant indiquer les diverses dispositions que doivent posséder les membres pour être bien constitués, et pour cela j’examinerai successivement leurs régions en commençant d’abord par celles du membre antérieur.

Épaule. — L’épaule est cette région que tout le monde connaît et par laquelle le membre antérieur vient prendre son attache sur le thorax. Pour être belle elle devra, dans tous les cas, avoir une musculature puissante, mais proportionnée à la