Aller au contenu

Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Entendez-vous leurs cris joyeux ?… Ils ont vingt ans !
Dans leurs cœurs bouillonne la sève,
Et s’inspirant des voix suaves du printemps
Ils vont semant, et joie, et rêve ;
L’illusion dorée inonde leurs regards,
Pour eux le ciel est sans nuage,
Et l’amour qui les voit fait scintiller ses dards
Dans l’onde pure du rivage.

Ah ! quels tendres propos n’avez-vous pas tenus,
Anges, aimables filles d’Ève !
Les échos du grand fleuve en étaient tout émus,
Et tout frémissant, sur la grève,
Le flot semblait courir pour en être témoin.
Ô souvenirs, heures d’ivresse !
Je vous évoque, hélas ! vous êtes déjà loin,
Le temps vous poursuit et vous presse…