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Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/34

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LE DERNIER SOUPIR DE LA COLONIE


À MON AMI EDMOND LADOUCEUR, AVOCAT




À l’ombre de la croix, qui près de son berceau,
Veillait en lui versant ses douces espérances,
Notre Patrie hélas ! déchirée, en lambeau,
Se tordait sous le poids de ses longues souffrances.
Plus d’un siècle et demi de luttes et de deuils,
Se dressait derrière elle, au milieu de l’orage ;
Son sang fumait encor sur les nombreux écueils
Qu’avaient brisé sa foi, son sublime courage ;
Son grand cœur, tourmenté par mille noirs pensers,
Se gonflait de soupirs et battait dans les larmes,
Tandis que ses enfants, autour d’elle, empressées,
Juraient de la sauver en brandissant leurs armes.