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PRÉFACE




Les Refrains de Jeunesse n’avaient besoin de personne pour les présenter au public. Ce titre seul en dit plus que la plus éloquente des préfaces.

Pour les jeunes, c’est la caressante vision de toutes les envolées aurorales et printanières ; pour les vieillards, c’est le doux fantôme des émotions naïves, des longs espoirs apaisés, l’évocation des mille souvenirs attendris, dont l’essaim bat toujours un peu de l’aile au fond des cœurs les plus profondément endormis.

Oh ! les refrains de la jeunesse, fussent-ils modestes de ton et d’expression, eussent-ils même toutes les inexpériences de la vingtième année et quelques-unes des adorables gaucheries de l’enfance, ils seront toujours la plus délicieuse des musiques terrestres.

Les radieuses images qu’ils suggèrent à l’esprit !

Je les vois passer devant mes yeux comme une longue suite de perspectives enchantées.

Rêveries inquiètes et troublantes, fougueuses révoltes des sens et du cœur, aspirations fébriles vers tous les inconnus, premiers soupirs d’amour, premiers chatouille-