Page:Poitras - Refrains de jeunesse, 1894.djvu/46

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Deux vaisseaux ennemis s’avancent dans le port…
France, il n’est plus d’espoir — Lévis, ton arme tombe !
Le nombre a triomphé ! L’anglais par ce renfort,
Voit la fin du grand drame, où le français succombe.

En face du vainqueur, infortunés guerriers,
Levez vers Dieu vos fronts immortels et sans tache,
Vous tombez, mais couverts d’homériques lauriers,
Vous avez, en géants, accompli votre tâche.
La conquête a gravi son joyeux piédestal ;
Albion la contemple et son âme tressaille,
Sa voix, en insultant notre amour filial,
Lance un défit sanglant à la Cour de Versaille.
Sur les débris épars du vieux Stadaconé,
Où dorment nos martyrs et nos braves ancêtres,
L’amour de la Patrie, en deuil et prosterné,
Attend en frémissant, la loi des nouveaux maîtres.