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Polichinelle

en martyr. D’abord il a une peur atroce du chien Turc, appartenant à M. Scaramouche ; il a prodigué au chien Turc les plus câlines agaceries, et ce chien ne lui en a pas moins mordu le nez. Scaramouche se précipite pour venger son chien, lequel n’a point eu de mal, et si humble se fasse Polichinelle, il n’échappe à des sévices graves qu’en se défendant ; c’est une riposte qui étend à terre le malheureux et trop colérique Scaramouche. Quand après cet acte de légitime défense, Polichinelle rentre chez lui, il trouve à son foyer, noire comme l’enfer, orageuse comme la mer, furieuse comme les furies, sa gracieuse compagne, Mme Polichinelle ; c’est une personne volontiers autoritaire et qui a dépassé les limites du féminisme ; pour échapper à la colère qui, sans cause, gronde en elle, comme un élément, Polichinelle ne trouve rien de mieux que de lui demander leur enfant ; il le tiendra, il le bercera, et pendant ce temps-là, la mère demeurera tranquille. Il est vrai que tout de suite, Polichinelle se donne un tort considérable ; cet enfant, il le jette par la fenêtre. Pourquoi ? le théâtre des marionnettes a de ces soudainetés. Il était bon et doux ; il devient mauvais ; l’excès de souffrances qu’il endure du contact de Mme Polichinelle