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Polichinelle

ses édités pour leur demander un livre variorum, et, en surplus monstre, un livre dont le succès retentissant, assuré par le concours de tant de plumes célèbres, fît déborder dans sa caisse à coup sûr un Pactole dont les sources devaient être tant de notoriétés laissant couler chacune les ruisselets argentés du trésor de ses fidèles. L’idée se trouva féconde, et il en résulta un mirifique bouquin en plusieurs tomes, le Diable à Paris ou le Livre des Cent et un, où collaborèrent les cent et une gloires principales de la littérature d’alors. Charles Nodier y aborda deux sujets, et quels sujets ! ceux qui lui tenaient le plus à cœur ; il disserta du bibliomane dans le tome I et de Polichinelle dans le tome II. Les livres et Guignol se présentèrent sous sa plume par ordre de passion, et encore n’est-il pas bien sûr que ce ne fût pas par convenance, étant donné sa situation de bibliothécaire de l’Arsenal, qu’il fit passer les livres avant Guignol ? Et qu’est-ce pour lui que Polichinelle ?

« Polichinelle est un de ces personnages tout à fait en dehors de la vie privée, qu’on ne peut juger que par leur extérieur et sur lesquels on se compose, par conséquent, des opinions plus ou moins