Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/116

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Tout sourit, et la plaine, et les monts, et les flots.
Le daim rumine en paix, assis dans la verdure,
L’écureuil court joyeux de rameaux en rameaux.

Vois-tu voler au loin ces groupes d’hirondelles ?
Vois-tu ces cygnes blancs, aux derniers rais du jour,
Nager, et, dans le lac laissant tremper leurs ailes,
De ses îles de saule effleurer le contour ?
Ils suivent sur les eaux leur ombre fugitive,
Ils contemplent ce ciel et si calme, et si pur ;
Sourds aux cris des enfants attroupés sur la rive,
Heureux d’aspirer l’air, de s’enivrer d’azur.
Ah ! comme eux, oublions les êtres et le monde,
        Rêvons au bruit de l’onde,
        Au souffle du zéphyr !
Pourquoi ces vains travaux où notre orgueil se fonde ?
Il suffit, il suffit de vivre et de sentir.