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Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/13

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Le Sourire



 
Rends-le-moi, rends-le-moi, ce gracieux sourire
Que j’ai cru sur ta lèvre entrevoir en passant !
Qu’il soit né d’un caprice, ou que l’amour l’inspire,
N’importe ! — rends-le-moi, ce gracieux sourire,
Je veux me croire aimé, ne fût-ce qu’un instant.

Je sais que ton regard ne brille que pour plaire ;
Que sa flamme est pareille à la froide lumière
Qu’en nos climats glacés nous verse le soleil ;
Que c’est au prix des pleurs que tu vends ton sourire,
Et que tu fais payer une heure de délire
Par des jours d’amertume, et des nuits sans sommeil.