Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/26

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Et j’ai pu le voir, l’écouter !
Sans rompre à grands cris le silence !
Sans repousser, sans rejeter
Son odieuse confidence !…
Mais non : mes traits ne devaient pas
Lui révéler que je t’adore !
Car t’aimer est un crime, hélas !
Et le dire est un crime encore.

Pourquoi, par quels fatals attraits
L’air où tu vis fait-il qu’on t’aime ?
Je voudrais dérober tes traits
Au monde, au jour, aux vieillards même.
Je hais ceux qui parlent de toi ;
Je hais ceux qui te trouvent belle ;
Je hais ton nom, si devant moi
Quelque autre bouche le rappelle !

Puisqu’un abîme est entre nous,
Eh ! bien, que le sort s’accomplisse !