Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/30

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Sans traîner mon amante à la clarté du jour.
Que ton nom pour jamais se dérobe à sa vue !
Que la nuit de mon cœur le cache à l’univers !
Qu’il soit comme un écho qui dort dans les déserts,
Comme une étoile sous la nue,
Comme une perle au fond des mers !
Quand l’oiseau des forêts chante dans la nuit sombre,
Ses sons mystérieux n’en ont que plus d’appas ;
Je veux qu’ainsi mon luth retentisse dans l’ombre,
Que la foule l’entende, et ne le voie pas !
Et vous, coulez, mes vers, comme une eau souterraine
Inconnue aux bergers, invisible aux troupeaux,
Coulez, et dérobez votre source incertaine ;
C’est au dieu seul de la fontaine
À connaître le roc d’où jaillissent ses eaux.