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Et vingt fois, comme le soleil,
Revenaient ou fuyaient mes craintes.
L’âme inquiète d’un amant
Est comme une eau mobile et claire,
Qui, tour à tour, d’un ciel changeant
Réfléchit l’ombre ou la lumière.
Heureux, du moins, puisque jamais
Son cœur n’est seul avec lui-même !
Absent, présent, de loin, de près,
Tout plein de la beauté qu’il aime,
Il vit d’effroi, comme d’espoir,
Et son âme est toujours émue,
Ou de l’attente de la voir,
Ou du bonheur de l’avoir vue.
Le temps a fui ! Sous d’autres cieux,
Mon sort s’écoule solitaire ;
Mon cœur sans but n’a dans ces lieux
Plus rien qu’il craigne ou qu’il espère.