Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/78

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Mais je me dis qu’aux rives étrangères,
Où tes printemps fleurissent loin de moi,
Peut-être un jour ces vers tracés pour toi
Occuperont tes heures solitaires.
Ah ! dis ! quoique ton nom s’y cache à tous les yeux,
Le devineras-tu ce nom mystérieux ?

Hélas ! au jour, à la nuit, au zéphyre,
Je l’ai redit, répété bien souvent ;
Mais ton regard, mais nul être vivant
N’a pénétré le trouble qu’il m’inspire.
Comme un éclair dans l’ombre, un son dans le désert,
Chacun de mes soupirs naît, s’exhale et se perd,

Je crois te voir cherchant à reconnaître
Quel fut l’objet qu’ont célébré mes chants ;
A le trouver ton esprit en suspens,
Et se fatigue, et s’égare, peut-être.
Ah ! ne va pas si loin chercher ce vague objet ;
Interroge ton cœur, il te dira qui c’est.