Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/89

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Comme un oiseau venu d’une autre terre,
Un seul moment a nos yeux tu parus.
Tu disparais ; mais ta voix passagère
Laisse un écho qui ne s’éteindra plus.

Combien de fois cette voix ravissante,
Pareille au chant d’un ange de bonheur,
Sut dissiper la troupe fatigante
Des maux sans nom qui pesaient sur mon cœur !

Dans ces palais, où règne la Folie,
Dans ces concerts, où la Futilité,
Plus que le Goût, invite l’Harmonie
Comme un secours à la satiété,

Ton charme seul me ramenait encore,
Et j’oubliais, enivré par tes chants,
Le sombre ennui qui souvent m’y dévore
Au seul aspect de tant d’indifférents.