Page:Polonius - Poésies, 1827.djvu/92

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En contemplant Juliette expirée,
Je devenais, j’étais tout Roméo ;
Pour me rejoindre à cette ombre adorée,
Je m’élançais dans la nuit du tombeau.

Sémiramis, la Folle, Desdémone,
Fantômes vains qu’anima ta chaleur,
Créations dont l’essaim t’environne,
lui traits de feu sont fixés dans mon cœur.

Plus d’une fois leur image vivante,
Me transportant dans un monde enchanté,
Arrachera mon âme languissante
Aux froids tableaux de la réalité !

Mais désormais je fuis loin du théâtre
Où mes regrets t’appelleraient en vain.
Je ne veux pas qu’à mon œil idolâtre
Soit profané ton cothurne divin.