Page:Ponchon - La Muse au cabaret, 1920.djvu/139

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Le soir, il se pourrait que la faim me minât.
Avant que je me couche,
Alors, je souperai d’un peu de Femina :
Ça, pour la bonne bouche.

Sans compter, qu’une fois le principe trouvé,
Vous verrez tout à l’heure,
Un journal succulent, raffiné, relevé
D’encre supérieure.


Après qu’il l’aura lue, un chacun mangera
Telle ou telle rubrique :
La Chambre, les échos, les sports, et cætera…
Les nouvelles d’Afrique…

Il est bien évident que pour le bon bourgeois,
Un article de tête,
Signé d’un nom connu, sera morceau de choix,
Une chère parfaite.

Madame, au feuilleton trouvera son profit,
Quelle qu’en soit l’usine.
Les annonces, les chiens écrasés, les on-dit…
Seront pour la cuisine.

Pour les repas de corps, les noces, les festins,
La Revue des Deux Mondes
Peut en boucher deux coins aux pires intestins,
Ou le Ciel me confonde !