Page:Ponchon - La Muse au cabaret, 1920.djvu/196

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Quand ils vont déjeuner sur l’herbe,
Ils se moquent bien, après tout.
En leur sérénité superbe,
De semer leurs déchets partout.

Ils font comme le Shah de Perse,
Quand il dîne chez ses cousins,
Lequel nonchalamment disperse
Ses os rongés sur les voisins.

Ils savent bien que des ilotes,
À l’aube, dès le lendemain,
Munis de crochets et de hottes,
Viendront, et dans un tour de main,

Glaneront toutes les ordures
Qui déshonorent le gazon,
Et repeigneront la verdure.
Ils y comptent. Ils ont raison.

Et tu peux leur mettre des boîtes
Un peu partout, ici et là,
Dès qu’ils en verront une à droite,
Ils iront à gauche. Et voilà !

Mais, j’admire fort ta constance,
Si tu crois qu’ils feront un pas,
Pour aller porter à distance
Les détritus de leur repas.