Page:Ponchon - La Muse au cabaret, 1920.djvu/312

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N’importe. Ce théâtre sombre,
Compris ou non par le grand nombre,
Fut adopté d’un cœur léger ;
Au surplus, que de gens, en France,
Vont admirant, de confiance,
Tout ce qui vient de l’étranger.

Ceux-là — je parle du Vulgaire —
De ceux qui ne comprenaient guère,
Et disaient : je n’ai pas compris,
Étaient renvoyés à leurs douches,
Par nos Ibséniens farouches,
Et traités de poissons pourris.

On voyait de puissants esthètes,
Des « Art nouveau », de fortes têtes,
Qui se découvraient tout à coup
Des affinités scandinaves,
Et bouillonnaient comme des laves,
Quand on n’était pas de leur goût.

Ibsen… ce fut là son sort pire !
L’emportait autant sur Shakespeare.
Qu’ils n’avaient peut-être point lu,
Comme fait le Vin sur la lie,
Ou bien, ma petite chérie,
Sur un nègre d’Honolulu…