Page:Ponchon - La Muse gaillarde.djvu/135

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Comme vous anonymes,
Ô Femme sans nichons !
Allons, vous voulez rire,
Ou vous ne savez lire.
Car vous auriez pu voir
En mon dernier crachoir,
Ma belle demoiselle,
Que je m’apitoyais
Précisément sur celles
Chez qui je n’en voyais.

Pour vous, chère madame,
La femme est toujours femme
Sans le nichon vainqueur,
Pourvu qu’elle ait du cœur.
Quant à moi, je le clame,
C’est une opinion
Qui nous vient d’Albion.
Je clame et je réclame.
Nous sommes des cochons
Pour vouloir des nichons !
Nous sommes sans esprit
Pour les vouloir fleuris
Et nous sommes sans cœur
Pour les vouloir vainqueurs !
Du cœur c’est beau sans doute…
Le nichon, somme toute,
N’a rien de bien hideux.
Et vous pourriez, madame,
Être encore plus femme
En possédant les deux.