Page:Ponchon - La Muse gaillarde.djvu/146

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Ainsi, tous ces oiseaux sonores,
Aux plumages multicolores,
Qui braillent la nuit et le jour,
Je suis convaincu, mon amour,
Qu’ils sont mangeables. Aussi, vais-je
Essayer d’en prendre un au piège. »
Adam était industrieux.
Il fit un piège de son mieux.
Bientôt après, une volaille
Y fut prise — soit, une caille.

Sans plus tarder, il la pluma
La vida de tout son magma,
Et, comme aussi le premier homme
Avait l’instinct d’un gastronome,
Il la fit cuire lestement
Sur un joli feu de sarment,
Non, d’ailleurs, sans qu’il la souligne
D’une large feuille de vigne.
Ce fut un vrai régal de rois,
Dont ils se léchèrent les doigts.

Mais, me direz-vous, une caille
Pour deux, c’est maigre victuaille.
De nos jours, c’est bien évident,
Une caille est un cure-dents ;
Mais, à ces époques heureuses,
Les cailles étaient monstrueuses.

Un autre jour, que son époux
Était, pour être moins debout,