Page:Ponchon - La Muse gaillarde.djvu/263

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

De quoi faire gonfler la vigne,
Pendant cette saison maligne,
Il aura plu suffisamment.

Ainsi, nous aurons, cette année,
Une plantureuse vinée.
Le vin sera moins cher que l’eau.
Les pauvres gens pourront en boire
À s’en décrocher la mâchoire.
Ah ! que voilà qui sera beau !

Et donc, gens de toutes paroisses,
Oubliez vos sombres angoisses
Et vos déboires de l’été,
Puisque vous apporte l’automne
Du vin vermeil à pleine tonne,
C’est-à-dire joie et santé.

J’irai même plus loin. Qu’importe
Qu’on n’ait rien, dans la saison morte,
À manger, si l’on a du vin !
Car, comme l’a dit Hippocrate
En qui toute sagesse éclate :
« Le vin pur apaise la faim. »

Mais n’insistons pas davantage
Sur le vin et ses avantages…
Ce serait trop long. Et d’abord,
L’important — dit encor Grégoire,
En parlant du vin — c’est d’en boire
À moins que vous ne soyez mort !