Page:Ponchon - La Muse gaillarde.djvu/265

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Plus tard je verrai peut-être
À lui mouler un dauphin…
Pour l’instant, je sens renaître
Ma soif ainsi que ma faim.

Ça, je suis roi. Ma couronne,
Qu’est-ce donc qu’elle sera ?…
Un baiser de la patronne
Sur mon crâne suffira.

Mes glaive et main de justice,
Sortant de l’incognito,
Seront, que chacun frémisse !
Ma fourchette et mon couteau.

Maintenant, que l’on me verse
À boire de quelque Arbois…
Car, je deviens — à l’inverse
D’aucuns — meilleur quand je bois.

Boire est tout mon caractère,
Et ma fonction aussi.
Si tous les rois de la terre
Me ressemblaient… Dieu merci,

Chacun d’eux vivrait, je pense,
D’accord avec son voisin,
À moins qu’il ne manigance
Pour lui voler son raisin.