Page:Ponchon - La Muse gaillarde.djvu/42

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Et chacune était très belle,
L’une et l’autre étant bonne à
Tout faire en tant que modèle,
Chez Henner ou chez Bonnat.

Elles posaient la Madone
Ou la mère de l’Amour,
Ou bien ta « fin, Babylone »,
Sinon Ève au premier jour.

Un beau jour, on les invite
À ce bal dit « des Quat’-z-Arts » ;
Elles acceptent bien vite ;
S’amuser ! par quel hasard !…

— Puisque nous sons des modèles,
Que nous travaillons pour l’Art,
Il faut mettre, disent-elles,
Un costume un peu flambart.

La première s’était mise
Simplement, sans falbalas,
N’ayant rien qu’une chemise
Qu’elle portait sur son bras.

La deuxième était vêtue
D’une rose dans la main ;
On eût dit une statue
Qui doit s’habiller demain.