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LE SOIR



Quand l’angle que les cieux forment avec les ondes,
Semble se rétrécir tandis que le jour fuit ;
Quand l’adieu du soleil qui luit sur d’autres mondes
Plonge le nôtre dans la nuit ;

Lorsque ses derniers feux, sur les cimes chenues,
Bien que déjà la nuit règne dans les vallons,
Jettent des flots de pourpre, et rougissent les nues
Que promènent les aquilons ;

Quand la mer retentit du morne bruit des rames
Et que ses flots, tournant autour des noirs écueils,
Semblent, au sein de l’ombre, un vol de blanches âmes
Dansant autour de leurs cercueils ;