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Les hurlements du gouffre où sa base s’appuie,
Les tourbillons de l’air traversés par la pluie,
Les masses d’eau, que bat l’aile de l’albatros
Comme les biboux noirs battent nos vieux vitraux,
Le fracas de la mer qui se creuse et se bombe,
Tout se perd dans ce cri de terreur : « Une trombe ! »

Des flots sont submergés par l’écume des flots !
« Une trombe ! » L’effroi glace les matelots
Devant cet ennemi qu’il faut soudain combattre,
Et qui traine après lui des cascades d’albâtre.
On dirait que la mer, pour menacer les cieux,
À travers l’ouragan lève un bras monstrueux.


II


Regardez comme elle déploie
Son chapiteau brun dans les airs :
Et comme sa base tournoie
Sur l’abîme écumant des mers !
Regardez comme la rafale
Tord sa colonne triomphale,
Pareille au trigonocéphale
Tordant les chênes des déserts !

Détachant les rocs de la rive,
Elle en sème les airs surpris ;