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Pécheur, mon âme est oppressée

Quand ces beaux souvenirs réveillent ma pensée !
La France n’avait pas de rivale en splendeur ;
À la tête du monde elle s’était placée.
Mais, tombée aujourd’hui du haut de sa grandeur,
Sans force dans les bras et sans courage au cœur,
Dans l’oubli de sa gloire elle dort affaissée !
Ô Seigneur ! que mes vœux ne soient pas superflus !
Rends à mon beau pays tous ces grands jours perdus
Dont l’astre de juillet semblait montrer l’aurore !
Toi, pour qui ces chagrins sont restés inconnus,

Vogue, pêcheur, et chante encore !


chant du pêcheur


« Comme la brise dans les airs,

Berce les nids d’oiseaux suspendus au feuillage,
Ainsi mon frêle esquif, par le vent du rivage,
Est mollement bercé sur le flot bleu des mers.
Mais il faut retourner à la rive chérie
Où dans l’obscurité s’écoule mon destin.

Le vent, autour de nous, charrie
Les flots qu’il soulève au lointain ;
Le charme riant du matin
Avec le jour perd son mystère !…

Maître, la barque touche à terre. »