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Page:Poncy - Poésies, vol. 1, 1867.djvu/128

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Mais l’horizon est sans tache.
Elle court sur le récif
Et, de ses doigts blancs, détache
Le nœud qui retient l’esquif.


II


« Viens ! soupirait le zéphyr tendre :
« Pour toi j’ai parfumé la mer,
« Et j’ai convoqué, pour t’entendre,
« Les sylphes de l’onde et de l’air.

« Oh ! viens sous mon plafond d’étoiles
« Mes ailes sont pour tes pensers,
« Mon souffle pour tes blanches voiles,
« Et pour ton sein tous mes baisers !

Et la barque était entraînée :
Et son sillage soulevait
Une lumineuse traînée
Que, des yeux, la vierge suivait.

« Voilà, disait la douce fille,
« Voilà l’étoile des guerriers
« Dont sa jeune poitrine brille,
« Et sa couronne de lauriers.