Vous qui me révéliez toute la poésie
De l’Homère écossais ;
Poissons qui reluisez quand vos nageoires bleues
Découpent leur azur sur l’argent de vos queues ;
Coquillages charmants,
Sables d’or dont l’éclat illumine la grève
Et que chaque matin le soleil qui se lève
Transforme en diamants :
Large rade, forêts flottantes de navires
Qui croisez en tous sens les humides empires ;
Sapins aux rameaux longs,
Arrachés, pour nos ports, à vos natals rivages,
Et qui, mâts de vaisseaux, revêtez pour feuillages
Nos brillants pavillons ;
Vos beautés à mes yeux n’avaient point de rivales !
Mais j’en rencontre ici qui marchent vos égales.
Si moins vastes que vous,
Plaines de l’océan, dans l’infini perdues,
Ces plaines ont des monts bornant leurs étendues,
Leur aspect est plus doux.
On ne les voit jamais, comme de grands abîmes,
S’entrouvrir, puis, dans l’air, monts aux mouvantes cimes
Tout-à-coup s’élevant !