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À UN GRAND CHÊNE



Balance dans l’air bleu le noble poids des ans
Qui repose sur toi, chêne, vieillard robuste !

Permets-moi, comme au jeune arbuste
Battu par le souffle des vents,
De saluer ton front auguste.

Toi qui m’as vu souvent errer seul et sans but,
Arbre majestueux, dont la coupole énorme
Couvre l’immense Y grec que ton large tronc forme,

Séculaire Titan, salut !

C’est en vain que l’orage avec fureur t’assiège.
Il vient briser sur toi ses livides éclairs ;
Et tes épais cheveux, malgré tes cent hivers,

Ne sont blanchis que par la neige !